Histoires des fruits et légumes |
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Le Paysan et le Pois magique |
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Conte russe | |
Un paysan installa son coq à la cave.
Le coq y trouva un pois et se mit à se vanter et à se pavaner auprès de
l’assemblée des poules. La nouvelle de cette trouvaille parvint jusqu’aux
oreilles du paysan, qui confisqua le pois au coq. Le bonhomme planta le pois et
l’arrosa. Le pois se mit immédiatement à pousser : le voilà qui atteint le
plancher. Le paysan fendit le plancher pour laisser pousser le pois, et le
voilà maintenant effleurant le toit ! Le paysan troua le toit, et le pois
reprit sa croissance. Il crût encore, jusqu’à atteindre le ciel. Le paysan alla
voir sa femme et lui dit :
– Dis, si je montais au ciel voir un
peu ce qui s’y passe ? Si ça se trouve, là-bas il y a du miel et du sucre
en abondance !
– Ben monte, si ça te tente.
Le paysan grimpa sur le pois et
commença son ascension ; il monta, grimpa, escalada, tant et si bien qu’à
la fin il arriva au ciel. Il entra dans une maison, et autour de lui, il vit
tant de splendeurs qu’il faillit en perdre la vue. Au milieu se tenait un grand
four, et dedans on apercevait une quantité incommensurable de porcs, d’oies
rôties, de gâteaux… Tout ce dont on pouvait rêver s’y trouvait !
Le four était gardé par une chèvre aux
sept yeux. Le paysan devina ce qu’il fallait faire, et se mit à répéter
intérieurement : " Dors, petit œil, dors ! " Un
des yeux de la chèvre se ferma. Le paysan reprit, plus haut :
" Dors, deuxième œil, dors ! " Le deuxième œil se
ferma. Par ce moyen, le paysan ferma six yeux ; mais il n’avait pas
remarqué le septième œil de la chèvre, placé sur son dos, et ne l’endormit pas.
Sans hésiter outre mesure, le paysan
rentra dans le four, mangea et but jusqu’à en tomber. Il se traîna jusqu’à un
banc et s’y allongea pour une petite sieste bien méritée. Quand rentra le
maître de la maison, la chèvre lui raconta tout ce qu’elle avait observé grâce
à son septième œil. Le maître se mit en colère, appela ses serviteurs, et ils
mirent notre paysan à la porte.
Le paysan revint à l’endroit où le pois
se trouvait auparavant, mais le plant avait disparu. Comment faire ? Le
paysan recueillit des toiles d’araignées qui volaient dans l’air et tissa une
corde avec ces toiles. Il accrocha la corde à un coin du ciel et se mit à
descendre. Au bout d’un certain temps, le voici arrivé à la fin de sa corde,
suspendu très haut au-dessus du sol ! Le paysan se signa et lâcha la
corde.
Après un long vol piqué, plouf ! il atterrit dans un marais, avec de l’eau jusqu’au cou.
Pendant qu’il était coincé dans le marais, une cane eut l’idée d’élire domicile
dans sa chevelure et d’y pondre ses œufs. Le paysan saisit la cane par la queue
et l’attrapa fermement. La cane se débattit, s’envola et sortit ainsi le paysan
du marais. Le paysan prit la cane, les œufs, les rapporta chez lui et conta
toute l’aventure à sa femme.
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